Lundi matin 6h30

Une corne de chasse retentit dans le désert.

Mais qui ose polluer cet espace calme, vierge, où dorment paisiblement une vingtaine d'hommes fatigués de leur vie stressante dans leurs pays respectifs? Ah oui, je me rappelle que la veille au soir, Jean-Marc nous a annoncé le départ de la caravane vers 8h-8h30, le ptit déj. vers 7h30 et les bagages au pied des chameaux à la même heure. Voilà donc ce qu'il va falloir entendre tous les matins et à d'autres moments aussi, d'ailleurs. C'est comme ça avec Jean-Marc, souplesse, décontraction, bonhomie, mais rigueur quand même.

Je sors péniblement la tête de mon sac où j'étais enfermé dans le noir (oui, c'était pleine lune, et il n'y avait pas de rideaux), j'émerge et là !

Quel émerveillement!!!! Quel spectacle!!!! Des couleurs de cartes postales!!

Je tourne la tête à gauche, à travers quelques herbes, quelques fleurs, dans la brillance de la rosée, juste au-dessus d'une autre couche, un lever de soleil magnifique, une ligne rouge-orange éclatante!

Je tourne la tête à droite, les dunes d'une ocre parfaite, sans tâches, avec une ligne d'horizon très nette sous un ciel bleu lumineux! Ouh, quel bonheur! Quelle beauté!

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Par contre, il fait un peu frais, dès que l'on sort du sac et que l'on veut se passer les lingettes un peu partout et se changer. Mais nous sommes des hommes, des mecs, et cela doit faire partie du programme d'Alexis.

Le petit déjeuner, c'est presque comme à l'hôtel, le buffet est dressé au sol sur une couverture. C'est copieux et nourrissant.

A 8h30, la caravane s'ébranle; enfin, seulement 2 chameaux et 2 chameliers, pour nous guider dans cette magnifique étendue où nous sommes bien incapables de prendre des repères. Le reste de la caravane nous rattrapera dans la matinée, ils marchent plus vite que nous.

Chacun marche à son rythme, là où il veut, dans les limites de sécurité imposées par Jean-Marc.

Le début est un désert plat, avec quelques arbustes et petites fleurs; et on rejoint de belles grandes dunes enchevêtrées, quel magnifique désordre!

Il faut trouver le meilleur passage, le moins fatiguant, monter, descendre, passer à gauche, passer à droite.

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La marche permet une fois de plus, d'échanger avec des hommes, d'autres hommes, apprendre à se connaître de façon plus intime et certains me feront part d'histoires qui me touchent. Les émotions viennent vite; comment résister à autant de complicité, de franchise, de confiance? Dans certaines discussions, il n'est pas rare de voir glisser une larme. Ce matin-là, parmi d'autres, un échange très fort, "CLASSÉ CONFIDENTIEL"; nous ferons un bon bout de chemin ensemble au cours de ce trek.

Arrivés au camp quelques 4 heures après, j'aurais bien marché encore un peu, il fait chaud, le camp s'installe dans les dunes, (difficile de trouver autre chose que des dunes) et le repas sera pris à l'ombre de la tente berbère.

Une petite sieste au même endroit et vers 15h, c'est un petit coup de trompe qui nous appelle en ateliers avec Alexis, un peu plus loin.

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Tout d'abord, c'est le corps qui sera concerné (EXERCICE CLASSÉ CONFIDENTIEL)

Puis, par petits groupes, nous préparons un autre exercice; le travail en groupe est important car il me permet d'avoir de l'aide pour formuler certaines pensées, de les préciser, que chaque mot ait son importance. (EXERCICE CLASSÉ CONFIDENTIEL), qui m'amènera à une forte émotion, je "craquerai", mais j'aurai un fort soutien de mes amis. A la suite de cet exercice, on constatera que tout le groupe aura du mal à se détacher du lieu.

Je regrette, je pense que ces dernières lignes et d'autres dans les prochains jours doivent être frustrantes pour vous. Mais nous sommes dans l'intime et il ne peut être exposé ici.

Mais comprenez qu'il s'agit bien de confidentialité.

Confidentialité qui concerne les histoires de chacun, les sujets abordés, mais aussi les méthodes d'Alexis qui lui appartiennent et qui, si elles étaient dévoilées, n'auraient plus le même impact lors des prochains treks. Nous-mêmes étions heureux d'être mis au courant au dernier moment, car cela permettait toute la spontanéité nécessaire.

Les sujets d'une telle démarche sont nombreux. Le travail sur l'exploration de la masculinité peut passer par: la paternité, la compétition, l'agressivité, le père, la mère, les peurs, la sexualité, la violence, le rapport aux femmes, les dépendances, les enfants, le stress, etc ………

Cette liste n'est pas exhaustive, et de plus, les sujets proposés par Alexis tiennent compte des besoins du groupe. Seulement quelques sujets seront abordés pendant les 11 jours du trek.

Je repars dormir derrière une dune; nous serons deux à partager l'endroit, moment encore très propice pour se raconter des histoires avant de s'endormir sous la grande ourse.