Jeudi 8 mars 2007,

Réveil à 6h00, avec…….la pluie, alors là, c'est pas cool. Dis donc Jean-Marc, y'a tromperie!

Il fait froid; même les lingettes n'ont pas voulu sortir de leur boîte, tout est humide.

La pluie s'arrête, la caravane repart.   

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Une grande randonnée de 4 bonnes heures, marche difficile avec un vent très fort et du sable qui vole. Le paysage est toujours magnifique, les dunes, très grandes, bougent en surface, des voiles de sable se soulèvent et donnent un aspect vivant à ces formes arrondies. On ne peut pas parler de tempête de sable réellement, car le sable humide et lourd ne se décolle que très peu en surface. Mais il nous oblige quand même à utiliser cet accessoire étanche, conseillé dans la liste des produits à emporter, dans le "trousseau", des lunettes de protection: qu'elles soient de natation, de ski, de skate (comme les miennes), elles auront une réelle utilité aujourd'hui.

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Le chèche, dont la pose est un art assez difficile, remplit aussi son rôle dans la protection du visage contre le vent et le sable (jusqu'alors il protégeait du soleil).

Nous arrivons à notre camp, à Gour El Kleb (montagne dominant l'erg); nous devons y passer 2 nuits et donc rester une journée sans marcher, avant de reprendre la caravane le surlendemain en direction de Tenbaïm.

Cette journée de pause, au milieu du séjour, doit aussi servir au ravitaillement, le coca notamment est épuisé.

Entourés de grandes dunes et de 2 monticules rocheux, Gour El Kleb est un endroit magnifique. Si le vent voulait se calmer et la pluie ne pas menacer, ce serait parfait.

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On a du sable partout, inutile de lutter, il est le plus fort, il se met partout; dans les vêtements, dans les couverts, dans nos sacs, dans les oreilles, dans la bouche; on apprécie la consigne qui nous disait d'emballer les sous-vêtements dans des sacs plastiques.

Sur le camp, 2 tentes ont été dressées; les hommes les occupent, car le temps n'est pas engageant à s'installer dans les dunes; peu sont équipés de sur-sacs étanches.

Ca sent la promiscuité, ça n'est pas très grand et à 10 par tente, c'est très largement complet.

La toile de la tente berbère a une odeur très forte de chameau. C'est fort, mais on s'habitue, et puis cela fait partie de l'ambiance.

La soirée sera particulièrement humide; nos chameliers nous installent un feu devant la tente pour nous réchauffer pendant le repas, mais cela apporte aussi beaucoup de fumée qui irrite les yeux.

Un compagnon de voyage se proposera même d'entretenir le feu cette nuit, sympa!

Je dors bien cette nuit-là, j'ai beaucoup de chance car là où je suis, la toile reste à peu près étanche, ce qui n'est pas le cas pour la plupart de mes compagnons, car beaucoup seront arrosés toute la nuit et dormiront très mal.

Le temps n'a pas été bon aujourd'hui, les corps ont eu froid, mais les âmes ne sont pas restées au repos pour autant.

Alexis nous propose quand même ses activités; les premières basées sur le mouvement, vont nous réchauffer un peu (on se donne un peu plus d'ailleurs).

L'une de ces activités va me poser un problème car je ne voudrai y participer, pour des raisons purement cliniques; je ne veux pas prendre le risque de mettre mon dos en danger. Mais ça n'est pas aussi simple pour moi, et je vais expliquer ensuite que j'ai été frustré, envieux, que je m'étais senti diminué vis-à-vis des autres, que j'avais aussi des choses à montrer, à prouver dans cet exercice, que j'avais une puissance, mais que je ne pouvais l'exprimer là sans risques.

Ils l'ont bien compris et m'ont apporté leur soutien.

Un autre atelier, beaucoup plus calme, va se faire par groupes de 4; s'exprimer entre nous sur un sujet, donner  notre avis, notre point de vue, nos expériences sur un thème CLASSE CONFIDENTIEL.

Les vécus de chacun vont encore surprendre, toucher les autres et cette sincérité des propos nous libère, nous aide à faire sortir tout ce que l'on garde intérieurement et qui trouve dans ce désert l'opportunité d'être extériorisée, en toute confidentialité.

La restitution du soir est écourtée, les conditions climatiques étant peu propices aux échanges du groupe.

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