Réveil! Réveil humide et froid!
Dehors (d'ailleurs, nous sommes dehors), il y a pluie et vent.
Globalement, j'ai passé une bonne nuit, réveillé à plusieurs reprises mais rendormi vite. J'avais chaud et j'étais relativement bien.
Mes amis, surtout dans l'autre tente, ont été particulièrement mouillés. 
Jean-Marc contacte la météo, avec son téléphone satellite: le mauvais temps est prévu pour 2 jours au moins. Difficile dans ces conditions d'envisager de reprendre la marche le lendemain, et de faire des ateliers avec Alexis.
Il pleut sans cesse, une décision doit être prise; Jean-Marc est là, avec son calme: "S'il y a un problème, c'est qu'il y a une solution!".
Milieu de matinée, la décision tombe, nette, sans que nous en ayons été consultés, et c'est mieux, car que pouvions-nous proposer? Que connaissions-nous du milieu, des possibilités? Nous aurions eu certainement parmi les 20 de fortes divergences de point de vue. Il y a un organisateur et son job, c'est d'organiser, et sur ce point on peut compter sur Jean-Marc qui est très professionnel en matière de désert.
En début d'après-midi, des 4/4 viennent nous chercher, pour nous ramener dans un camp fixe, toujours dans les dunes, à une quinzaine de kms de notre point de départ, Ksar Ghilane.
Nous n'irons pas à Tenbaïm, c'est sur; le principe de la caravane qui marche en direction de je ne sais où, n'est plus, mais nous espérons pouvoir repartir très vite.
Pendant plus de 2 heures, nous allons être ballottés d'avant en arrière, de gauche à droite, les dunes en 4/4, c'est amusant un moment, mais ça devient vite désagréable. Le dos, le cou, les intestins, les corps sont malmenés et l'arrivée sera un soulagement.
Dans ce camp, qui à notre première impression ressemble plutôt à un camp de réfugiés (nous sommes finalement des réfugiés), les ateliers seront aisés, dehors, comme dedans, si nécessaire, et les marches seront possibles, mais en boucle, et pas forcément tous ensemble.
Les tentes sont rudimentaires, mais suffisamment confortables et surtout étanches; de bons matelas, des couvertures, les nuits devraient bien se passer, même s'il fait mauvais.
Trois français, 2 belges et 2 suisses, le mélange francophone est parfait dans notre tente à 7 places.
Certains auraient préféré retourner à Ksar Ghilane; cette idée ne fait pas du tout l'unanimité, car là-bas, il y d'autres touristes, un bar, d'autres tentations, …
La bonne décision, c'est celle que Jean-Marc a prise, la seule probablement, la pluie imposant ce choix; le trek n'est pas terminé, il reprends, différemment, mais cette parenthèse climatique est finalement une petite épreuve pour les hommes; rien ne se réalise toujours comme on le veut et il faut être prêt à s'adapter à toutes les situations. La vie est une succession d'épreuves, plus ou moins importantes; ne sommes-nous pas venus dans ce désert pour essayer d'en surmonter quelques unes personnelles?
Le groupe va vite s'approprier les lieux, se ressouder et retrouver l'énergie pour continuer le travail si bien commencé.
Le site, outre 5 chambrées, une douche très très froide et un wc très très propre, comprends une grande salle pour se restaurer et un grand espace pour se réunir.
Nous sommes au pied des grandes dunes et le mauvais temps est permanent ce vendredi.
Un thé, une réunion, quelques échanges et le groupe retrouve spontanément son énergie et ses valeurs. D'ailleurs, ce soir-là un cadeau (fait maison) par un des hommes à chacun va remettre tout le monde d'accord et resserrer les liens.
Cela fait déjà plusieurs jours que nous sommes ensemble, et certains se livrent encore un peu plus.
Un peu de musique, un peu de danse avant le repas du soir et on ira se coucher dans notre nouveau campement.
Pour ce qui est du lendemain, il faudra probablement improviser en fonction du temps.
