Les ateliers seraient-ils perturbants à ce point, qu'ils pourraient provoquer des rêves particuliers?
3h30 du matin, je me réveille, après un rêve, et c'est rare que je me souvienne de mes rêves; aussi, spontanément, j'allume ma lampe Petzel et je prends mon carnet de notes pour inscrire tout de suite ce que j'ai rêvé. Exercice difficile à l'intérieur du sac de couchage, mais exercice indispensable car ce rêve est troublant. Je me rendors quand même.
Réveil habituel à la trompette, mais là encore la tonalité nous fait penser que le départ n'est pas immédiat.
Il fait beau, le soleil est là, l'air est frais, mais si les conditions météo semblent requises, nous ne partirons, quoiqu'il arrive, que le lendemain.
Dès que j'en ai la possibilité, je vais parler de mon rêve à Alexis, car celui-ci m'inquiète; ce rêve n'est pas anodin, il n'arrive pas là par hasard, surtout après ce qui s'est passé l'avant-veille. J'ai des peurs, des angoisses, j'imagine qu'il peut se passer quelque chose ailleurs, je crains pour mes proches. Alexis, qui n'est pas un spécialiste en la matière, me rassure, me dit que peut-être, c'est en moi qu'il se passe quelque chose, que je ne dois pas aller voir ailleurs, que c'est dans ce désert que les événements ont lieu.
Je suis rassuré, mais reste quand même très troublé; je devrai analyser plus tard ce rêve.
Atelier du matin: relax….. mais : CLASSE CONFIDENTIEL
Après cet atelier, un moment fort, un rituel de fin de trek, mais là aussi désolé, CLASSE CONFIDENTIEL.
Cet instant est probablement le final, l'aboutissement de notre réflexion, la traduction de ce que l'on a découvert, exploré et qui va guider notre vie dans les prochains jours.
L'après-midi sera libre et c'est bien la première fois où rien n'est organisé, mais nous ne resterons pas inactifs; comment rester là sans profiter de ce magnifique espace dont on ne se lasse pas? La plupart d'entre nous, et c'est mon cas, vont partir seuls ou à plusieurs revisiter ces dunes, approcher sa rare végétation, admirer ses arbres, ou ses vestiges d'arbres qui ont bien du mérite à résister à toute cette rigueur.
Parcourir ces formes arrondies, monter, descendre, contourner, glisser, se poser, se laisser aller à la méditation, l'environnement est propice et respectueux de notre quête. La lumière est magnifique, on se croise à distance, on respecte les solitudes de chacun.
Le respect! Voilà bien une valeur importante dans ce trek, dans ce groupe; sans respects réciproques, il n'y aurait pas eu de relations possibles, pas de confidentialité possible, pas d'échanges possibles, pas de confiance possible.
Toute l'énergie que le groupe a accumulé, toutes les histoires qui ont été racontées, sans pudeur, très souvent dans de fortes émotions, tous ces soutiens dans les moments difficiles, n'ont été possibles que parce que chacun, sans exception a permis ce respect, cette confiance.
Il y a aussi l'entraide, et ce ne serait pas sympa dans ce blog de n'avoir une pensée, un remerciement pour ces 3 hommes, nos amis, qui, par leur profession commune, n'ont pas hésité à faire don de leur temps pour soulager certains d'entre nous, mais aussi et surtout, nombre de nos accompagnateurs chameliers ou cuisiniers.
Un clin d'œil aussi à ces hommes du cru, du désert et cette vigilance de tous les instants; qu'en pensez-vous les 2 hommes qui se sont un peu égarés à la tombée de la nuit? Le désert est vaste, les repères difficiles pour nous autres, et encore plus dans l'obscurité.
Dernière soirée au camp, il faut préparer un peu ses bagages car, le lendemain nous partons de bonne heure, enfin!
